mercredi 24 août 2016

Ce périple se termine là!



 Ce périple se termine là, à Florence, après 3570 km à vélo. Nous n'avons pas le temps d'aller plus loin car nous devons rentrer . 
Nous aurions souhaité aller jusqu'au sud de l'Italie mais il y a encore 800 km à parcourir et il nous aurait fallu 8 à 10 jours de plus . 
Nous avons décidé de finir cette aventure avec nos amis Amber et Leo avec 3 jours de fête Toscane,  comme nous l'avions commencé à Aberdeen avec nos amis jean Baptiste et Calder qui nous ont accueilli. 
Nous savons que nous ne rentrons pas tout à fait les  mêmes.
La traversée de l'Europe du Nord au Sud est enthousiasmante, étonnante, instructive .
Le rythme que nous avons tenu nous a permit de sentir physiquement le paysage, et les corps se sont habitués à ce que nous leur demandions . Plus nous avancions, moins nous sentions la fatigue ou plus exactement, nous avons apprit à la gérer:  s'économiser en descente, éviter le froid pour ne pas perdre de calories, fuire l'humidité pour ne pas être dans l'inconfort, se protéger la peau avec de la crème solaire 50 dans tous les cas et même par temps nuageux, pédaler avec un rythme régulier ....
Ce rythme nous a aussi permit de rencontrer des gens, de partager, de visiter mais il était  impossible de dessiner car les haltes étaient rares et les soirs courts! Seuls les "Day off" nous donnaient le loisir de faire autre choses ....que du vélo! 
Nous avons traversé l'Ecosse, un bout du pays de Galle, l'Angleterre, le nord et l'est de la France, la Belgique, fait une incursion en Allemagne, traversé la Suisse et l'Italie jusqu'à Impruneta.
L'impression visuelle est d'une richesse inouïe,  par la diversité de l'espace, de la végétation, de la population, de la gestion des villes et des campagnes, du climat . 
Le rythme du vélo permet d'avoir une continuité dans le regard des choses . 
Nous ne pouvons pas sauter d'un paysage à l'autre sans l'avoir senti, ce qui, avec les moyens de transports actuels est un privilège.

Impruneta 


19 août - De Lucques à Pistoia

 La route entre ces deux ville n'est pas la Toscane des livres touristiques car pour aller d'une ville à l'autre en voiture, il est préférable de prendre l'autoroute ! En effet , à vélo nous avons le nez sur les bords des routes et là, dans cette plaine Toscane, c'est l'horreur! On se demande comment aujourd'hui, on peut encore "balancer" des voitures, des bouteilles de bières vides, des canettes de coca  et toutes sortes de sodas, des emballages plastiques  ...
Il est 13h et nous avons enfin trouvé une "alimentari " où nous achetons  notre pique nique habituel fait de "philadelphia ", de Pecorino, de Salame, d'un yogourt et de fruits. Mais une fois ces produits achetés, où nous installer? Impossible de trouver un chemin, un endroit propre, un banc! Au bout d'une heure de route sous un soleil de plomb, nous voyons enfin un chemin qui
descend dans  un champ de maïs! Mais nous découvrons que c'est encore un endroit de déjections de chien, de dépôts de poubelles  ... Peu importe , on a faim, on s'installe sur 1m2 , on mange et on dort, même!
Et puis â l'heure la plus chaude nous redémarrons pour essayer d'atteindre au plus vite notre repos du soir . Essouflés, transpirants, le premier café du centre de Pistoia est notre Havre! Nous y commandons 3 schweppes, 2 jus de fruits, 2 bouteilles d'eau et c'est à peine suffisant pour nous hydrater ; Les 44 degrés sont atteints!







lundi 22 août 2016

Le nomadisme




Etre tous les jours dans un lieu différent, en quête de découvertes, ne pas prendre de repères, n'être là que pour poser son corps après l'effort .
Un déplacement non pas rythmé par une horloge mais bien  par un temps biologique,
Chaque jour est différent par le paysage mais le mouvement est sensiblement le même .
Il est difficile de retenir les jours de la semaine car ce temps n'est égrené par aucun obstacle.
Ce  que nous mémorisons, c'est la traversée du jour, la brûlure du soleil, le vent dans les jambes des grandes descentes, la goutte de sueur dans le dos, celle qui coule sur la joue,  la soif, la faim à midi, le court repos dans le fossé.
La pensée du nomade est au fond, le jour d'après.



dimanche 21 août 2016

18 aout - Porto Venere - Lucques - 93 km


Vue plongeante 
La Ligurie est une découverte . Nous traversons des villages ocres jaune, ocre rouge, terre de Sienne, ombre brûlée, où chaque maison se distingue d'un décor en façade. Accrochés aux cailloux du bord de la méditerranée, ils semblent  avoir passer le temps en se délavant légèrement pour laisser le "je ne sais quoi" de charme et de vie encore.
Les ruelles sont étroites mais les jardins à l'italienne sont derrière les murs et les portails en fer forgés. Les oriflammes, les armes sculptées, les amphores, où les déesses de pierre montrent la richesse des lieux.  Certain Palais  en contre bas, sont desservis par des centaines de petites marches de pierre taillées.
Chaque village est dans un creux de vallée. La route est donc sinueuse et particulièrement escarpée pour accéder à chacun d'eux. Seul le train en bord de mer circule dans des tunnels et suit une route plane pour s'arrêter et déverser les quelques habitants et touristes.
Nous décidons d'avoir une vue plongeante ! C'est à dire monter sur une route de crête et ne voir le paysage que d'en haut . 90 kms nous séparent de notre prochaine étape et nos jambes ne nous permettent pas de jouer aux "montagnes russes" .

mardi 16 août 2016

Mardi 16 juillet - Rapallo - côte Ligure


 L'effort  est autant dans la tension des muscles que dans l'attention . Tous les jours nous étions levés comme des soldats, ne nous posant que des questions sur la route, notre paquetage et avec un objectif: avancer.  Tracer cette diagonale que nous avions imaginé, découvrir le monde "en Live" .  Alors dans cette énergie où finalement le corps suit la tête plus que l'inverse, avec parfois des douleurs mais toujours domptables, le paysage défile à toute allure,
Nous étions portés jusqu'aux derniers cols au dessus de Gêne par notre désir de bain chaud, de Méditerranée, d'odeur de térébenthine et de figuiers, de "Dolce Vita" ! 
L'Italie  est une "dolce vita" dans tous les sens avec tous les sens: elle est là:  La langue et les intonations, les regards chauds, les couleurs des façades, l'ombre des cyprès, l'appel du rosé sous un auvent, la saveur de l'huile d'olive ou du fruit à peine cueilli, le scooter à deux en t-shirt, 
l'envie de crayonner le temps, de plonger dans l'eau azur.




lundi 15 août 2016

erratum - Dimanche 14 aout De Monleale â Gêne- 93 km - 2000m de dénivelé positif


Aujourd'hui, 15 aout , Day off. 
 Nous voici à Gêne après 3200 km . 
"Coast to Coast", "côte à côte" ou " coûte que coûte" .... D'une mer â l'autre avec une grande différence de température et d'ensoleillement, 
un moral et des jambes d'acier, une envie de dolce vita...










samedi 13 août 2016

Vendredi 12 août- de Sesto Calende a Vigevano - 72 kms/ Samedi 13 aout- de Vivegano â Monleale - 67 km


La plaine du Pô est un livre d'histoire et de géographie réunis ....Les montagnes sont dans notre dos et la vallée plate comme la main est à perte de vue. Les kilomètres sont faciles entre des villages qui pointent leurs hauts clochers suspendus à des tours carrées. Entre les rizières des milliers de canaux d'irrigations dessinent le paysage depuis que léonard de Vinci
a conçu il y a plus de 500 ans le système d'irrigation, tandis que les usines, les centrales thermiques ou solaires  innervent la plaine d'activités, du Nord de Milan à Pavie. 
Le Pô et ses affluents sont aussi une frontière, car le versant sud nous fait basculer dans un paysage sec, planté de blé et de fruitiers, de tomates et de melons, de vignes et d'oliviers  . On se croirait sur une grande table d'un festin méditerranéen!  Je retrouve les paysages du pied du Mont Ventoux où, petits, nous allions cueillir des melons dans les champs et les rayons de nos vélos nous servaient de couteaux pour ouvrir et déguster ces fruits encore chauds, d'une après midi d'été. 
Avec cette immense richesse, on imagine aisément que les siècles d'empereurs, de rois, de reines, de princes et princesses, de dictateurs, de gouvernements aient toujours voulu posséder ce territoire! 
Les lombards les premiers puis les  rois de France,  qui ont toujours  revendiqué le Milanais, le Saint Empire romain germanique, les autrichiens, la république révolutionnaire avec Bonaparte . Ici on passe par Marengo, Magenta, Pavie, défaites ou victoires mais on imagine les troupes vouloir  atteindre la Méditerranée; comme nous....